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- L’histoire du Hallay
Le Hallay au travers des siècles…
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XVIIème siècle : les premières traces du domaine
C’est à partir de 1675 que nous trouvons trace de l’existence du domaine du Hallay.
Joachim Descazeaux du Hallay est marchand et armateur nantais. Fils d’un basque de Bayonne venu s’installer à Nantes, il y occupe le poste de 1er consul en 1699 et 1700, puis celui de député ensuite. Il est anobli en 1702.
Même si la superficie n’est pas connue avec précision, le domaine était bien plus vaste qu’aujourd’hui. A cette époque, le Hallay et la Foliette sont alors reliés, ces propriétés constituants des lieux de vie et de retrouvailles pour les familles. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les familles Descazeaux et Darquistade développent la propriété. Ils réalisent notamment un mur d’enceinte dont certaines portions sont toujours en place, et font construire un ensemble de bâtiments autour de la maison bourgeoise, ainsi qu’un parc.
Joachim Descazeaux est un député reconnu. Il est aussi membre du conseil du commerce de Louis XIV et entrepreneur des Mers du Sud. En 1703, un de ses navires revient d’une expédition de corsaires avec un butin de piastres d’argent évalué à près de 3 millions de livres. A son décès, il lègue son argenterie et ses pièces d’or à son neveu par alliance, René Darquistade, qui les aurait placées dans des tonneaux. La légende du trésor des barils d’or du Hallay était née…
XVIIIème siècle : un passionné de botanique à l’origine du parc
Comme son oncle J. Descazeaux, René Darquistade est un marchand et armateur nantais. Féru de botanique, il importe de nouvelles espèces végétales des Amériques.
Il occupe la fonction de maire de Nantes entre 1735 et 1737, puis de 1740 à 1747.
Même si la superficie n’est pas connue avec précision, le domaine était bien plus vaste qu’aujourd’hui. A cette époque, le Hallay et la Foliette sont alors reliés, ces propriétés constituants des lieux de vie et de retrouvailles pour les familles. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les familles Descazeaux et Darquistade développent la propriété. Ils réalisent notamment un mur d’enceinte dont certaines portions sont toujours en place, et font construire un ensemble de bâtiments autour de la maison bourgeoise, ainsi qu’un parc.
Sur les pas de son oncle, ce riche armateur nantais ramène de ses traversées outre Atlantique (certaines à bord de la célèbre Hermione) un magnolia grandiflora de Louisianne, en 1711. Un plant issu de cet arbre est installé au jardin des plantes de Nantes en 1806, où il est toujours possible de l’admirer !
1ère moitié du XIXème siècle : construction du Château
En 1827, la propriété passe aux mains du Marquis des Dorides, un administrateur de biens.
Après le décès de sa femme, en 1860, le marquis vend la propriété à Jules Cézard (pas l’empereur, l’autre 😉 )
Le marquis donne à la propriété une autre dimension, en construisant le château du Hallay avec sa toiture à l’italienne. Il s’agit à la fois d’un lieu de vie et de fête.
Il aménage le parc à l’anglaise, des bâtiments de services, un potager et des vignes. L’entrée de la propriété est déplacée sur la route de Clisson ; une grande allée centrale relie alors le château à l’entrée du domaine. La superficie totale est estimée à 128 hectares.
Au XIXème siècle, il est courant pour les châtelains de disposer d’un jardin à l’anglaise. Ces jardins s’organisent autour de promenades, qui s’ouvrent sur des perspectives pittoresques, et contiennent de nombreuses espèces introduites, tout juste découvertes. Parmi elles, le séquoia géant, très recherché à cette époque. C’est pour cela que les spécimens européens les plus vieux se retrouvent dans des jardins de châteaux. Le parc du Hallay compte aujourd’hui une quarantaine de séquoias : deux tiers de séquoias Redwood (les plus hauts), un tiers de séquoias géants (les plus gros – photo ci-contre).

2ème moitié du XIXème siècle : construction de la chapelle
En 1866 débute l’ère de la famille Gaudin au Hallay, avec l’arrivée d’Emile, haut fonctionnaire d’Etat (Conseiller d’Etat et ambassadeur). Son fils prend la suite ; il est très impliqué localement, puisqu’il est maire de la Haye-Fouassière de 1892 à 1922. Son petit-fils, sans activité, ne connaîtra pas la même fortune et devra vendre la propriété. Mais là nous anticipons sur le XXème siècle…
Jusqu’au milieu du XIXème, le château comportait un oratoire, pour que ses habitants s’adonnent à la prière. Emile Gaudin décide plutôt de consacrer un bâtiment aux affaires religieuses : la chapelle sera érigée. A l’époque de ses descendants, le site accueillera des chevaux de courses et comptera 3 jockeys résidents. La superficie totale de la propriété avoisine alors les 116 hectares.
M. Emile GAUDIN est marié à la fille d’un ministre de Napoléon III (l’empereur cette fois-ci). Ce dernier serait déjà venu au château, incognito…
XXème siècle : la renaissance d’un domaine à l’abandon
Francis Richard, expert géomètre, acquiert la propriété en deux temps : en 1937, il achète tout d’abord le parc. Le château seul ne trouvant pas preneur, F. Richard finit par l’acquérir également, mais la vente est conclue avec la mention « château à démolir » en raison du faible montant de la transaction. Son fils Joseph s’installe sur le domaine.
Lors de l’acquisition par F. Richard, la propriété a perdu de sa superbe : le château a été vidé de son contenu pour éponger les dettes de M. Gaudin, et le parc n’est plus entretenu. A tel point que la présence de la chapelle n’est décelée qu’après l’acquisition, au cours d’une opération de défrichement. La superficie avoisine 35 ha. La démolition du château, conformément à l’acte de vente, débute quant à elle en 1940 et dure cinq années. Joseph Richard et son épouse feront bâtir leur maison, tout près de l’emplacement du château. Joseph développera l’activité viticole sur la propriété, pour l’élaboration de Muscadet. Il s’agit du cépage Melon de Bourgogne, alors vinifié dans la cave du domaine. A cette époque, l’activité est essentiellement agricole : viticulture et agriculture vivrière rythment la vie au Hallay. Les anciennes dépendances du château sont utilisées soit comme hangars, soit comme logements, notamment pour les équipes de vendangeurs.
– Durant la seconde guerre mondiale, le château est occupé par la Kommandantur de la Kriegsmarine. Une guérite avec soldat garde alors l’entrée de la propriété, ramenée depuis à son emplacement actuel, sur la rue des noëlles.
– En 1970, une expropriation foncière a lieu dans le bas du parc pour la construction de la 4 voies Nantes-Cholet (RN249). Une deuxième expropriation sera évitée peu avant les années 2000, grâce à la présence dans le parc de séquoias Redwood remarquables, vieux de 200 ans (photo ci-contre).

Début du XXIème siècle : importante rénovation du patrimoine bâti et naturel
Françoise Saussereau est la fille de Joseph Richard. Elle vient s’installer au Hallay avec son mari Gérard en 2001, et leurs quatre enfants.
Les époux Saussereau investissent lourdement, en plusieurs phases, pour rénover des bâtiments de services, l’écurie et l’étable de l’ancien château. Ils les convertissent en logements d’habitation, et en un gîte adapté pour personnes en situation de handicap : les Logis du Hallay ouvrent en 2006.
Gérard et Françoise gèrent l’activité locative, entretiennent le parc et procèdent à des replantations. Les prairies du parc sont exploitées par des éleveurs de Haute-Goulaine pour y faire les foins et faire pâturer des vaches à l’automne. Depuis l’expropriation de la fin du XIXème siècle, la superficie du Hallay s’établit à 33 ha. Au début du XXème siècle, les vignes sont encore exploitées par un neveu de Joseph Richard. Mais la vinification ne se fait plus au Hallay et les caves ne sont plus utilisées. Une partie des vignes est arrachée avec la baisse d’activité dans le vignoble.
En matière de rénovation, Gérard et Françoise ont le souci du détail. Au delà des gros chantiers relatifs aux bâtiments, ils ont aussi souhaité remettre en état le petit patrimoine du Hallay. En témoigne ce petit pigeon en étain qui trône fièrement sur le toit du… pigeonnier, évidemment. Il avait été égratigné pendant la période d’occupation par les allemands, qui s’exerçaient au tir sur ce volatile désespérément immobile. La guerre est partie, l’oiseau de paix est revenu !
2015 – … : redynamisation de l’activité agricole en complément de l’activité locative
Marie Aguer, l’une des filles de Gérard et Françoise Saussereau, revient de Franche-Comté en 2014 pour se rapprocher de ses parents. Yoan Aguer, son mari, la rejoint mi 2015.
L’activité locative se poursuit avec Gérard et Marie. En janvier 2016, la Ferme du Hallay est créée. Il s’agit d’une activité agricole centrée sur un élevage de chèvres et la fabrication de yaourts et fromages. Des vignes abandonnées à l’extérieur du Hallay sont défrichées : à l’automne 2015, ces terrains sont semés en prairies ou cultures pour l’alimentation du troupeau.
« Seule l’histoire n’a pas de fin » disait Charles Baudelaire. Tâchons donc d’écrire la nôtre, comme un nouveau chapitre de ce bel ouvrage qu’est le Hallay…